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SENTINELLES PETITCODIAC SIGNALE À LA VILLE DE MONCTON UN DÉPOTOIR À NEIGE TROP PRÈS DU MARAIS.

Par Georges Brun, Patrouilleur officiel des Sentinelles Petitcodiac
Correction : Monique Arsenault

Dans une de mes plus récentes patrouilles au mois de mai, j’ai découvert un dépotoir à neige près du rondpoint de la rue West Main de la ville de Moncton (à l’entrée de l’ancien dépotoir de déchets) qui pourrait causer de sérieux problèmes à l’écosystème du marais de cette zone.

Connu sous le nom de Causeway snow storage facility, le site est utilisé par la municipalité pour les opérations de déneigement dans le centre-ville. Il est situé immédiatement au sud du rondpoint de la rue West Main. La rivière Petitcodiac est située à environ 600 mètres au sud du site. La zone entre le dépotoir de neige et la rivière est occupée par des marais. Ce marais est identifié comme une terre humide d’importance provinciale par le ministère de l’Environnement du Nouveau-Brunswick. Ainsi, pour protéger la qualité de l’eau, la province a recommandé à la Ville de Moncton de maintenir une zone tampon entre le dépotoir de neige et le marais.

La butte de neige est colossale (en raison de toute la neige que nous avons eue cette année dans le sud-est de la province) et remplie de déchets et de gravier. Étant donnée la quantité de neige qui s’y trouve, la zone tampon n’a pas été respectée. Les Sentinelles Petitcodiac craignaient que cette gigantesque butte de neige qui fond lentement ait de sérieuses répercussions sur la nature environnante.

La butte de neige (en brun) se trouve tout près d’un étang (en vert) qui fait partie du marais et des terres humides entourant la rivière Petitcodiac. On peut voir son ampleur ici grâce à Google Maps ainsi que la zone des terres humides grâce à GeoNB.

Dépotoir de neige, vue de loin.

Votre patrouilleur Georges Brun sur le dessus de la butte de neige. On aperçoit l’étang et le marais qui se trouvent tout juste à côté.

La butte de neige est gigantesque et prendra donc longtemps à fondre. Comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessous, elle est remplie de déchets et de gravier. Les vents font voler les déchets, les transportant dans les régions voisines, ce qui pollue et a des effets néfastes sur l’habitat fragile des terres humides tout près.

a neige peut contenir des quantités importantes de contaminants tels que des hydrocarbures pétroliers, des métaux, du chlorure et des sédiments lourds. Le gravier et les contaminants pourraient faire leur chemin vers l’étang voisin et marais où de nombreux oiseaux, comme les Bernaches du Canada, Sarcelles à épaulettes et Bruant chanteurs, vivent et font leur nid.

Nous avons donc contacté la Ville de Moncton, il y a quelques semaines et nous lui avons fait part de ce rapport de patrouilleur et de nos recommandations ci-dessous.

1-Nous recommandons d’envoyer une équipe de la Ville de Moncton pour ramasser les déchets qui se trouvent sur le dépotoir de neige avant que le vent ne fasse voler ces déchets un peu partout dans le marais environnant. Nous recommandons aussi de mettre une clôture autour du dépotoir afin d’empêcher les déchets de s’envoler.

2-Nous recommandons d’envoyer un bulldozeur pour rapporter le gravier vers l’arrière afin qu’il ne tombe pas dans le marais et pour gruger un peu dans la glace afin qu’elle fonde plus rapidement.

3-Nous recommandons de placer des affiches sur le site afin de bien délimiter la zone de protection du terrain humide qu’il faut respecter.

La ville de Moncton nous a assuré qu’elle passerait à l’action et adopterait dans la mesure du possible nos recommandations. Elle a donc installé du géotextile près de la butte de neige pour aider à capturer les ordures et les empêcher d’être soufflées en dehors du site vers le sentier de randonnée, les terres humides et la rivière Petitcodiac. De plus, des employés municipaux ont été recrutés pour ramasser les ordures qui sont dans la neige. Pour des raisons de sécurité, envoyer un bulldozer ou une tractopelle sur la butte ne sera pas possible.

La Ville évalue la qualité de l’eau à chaque printemps dans chacun de ses dépotoirs de neige. Elle nous dit que par les années passées, les contaminants que l’on retrouve dans la neige ont toujours été en dessous des normes établies par le Conseil canadien des ministres de l’Environnement pour la qualité des eaux en vue de la protection de la vie aquatique.

La Ville nous a assuré aussi que l’année prochaine (hiver 2014-15), la neige ne sera pas déposée au-delà de la zone tampon. Les employés municipaux seront instruits de respecter cette zone tampon qui sera clairement identifiée.

Nous remercions la ville de Moncton pour sa réponse rapide, tout particulièrement Melissa Lee, qui est venue avec nous examiner le site et a mis en place nos recommandations.

De plus, Mme Lee nous a fait visiter le nouveau méga site de Berry Mills qui sera utilisé à l’avenir par le ville de Moncton comme dépotoir à neige. Il s’agit d’un projet unique en son genre dans l’Est du Canada.

Ce nouveau site moderne d’entreposage de la neige réduira les impacts négatifs de la fonte des neiges sur le milieu biologique qui s’y rattache. Une zone tampon et un canal longeant une grande partie du site limiteront les dégâts. La ville de Moncton en partenariat avec Canards Illimités prévoit construire quatre bassins pour filtrer l’eau qui s’écoule de la montagne de neige et ainsi minimiser l’impact sur la faune et la flore des terrains humides avoisinants.

Nous continuerons à garder nos membres ainsi que la communauté informés des développements dans ce dossier.

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L’ARRIVÉE DU PRINTEMPS SUR LES BERGES DE LA RIVIÈRE PETITCODIAC.

Par Georges Brun, Patrouilleur officiel des Sentinelles Petitcodiac

Enfin le beau temps ! L’arrivée du printemps se montre de diverses façons sur les berges de notre chère rivière Petitcodiac. La température réchauffe non seulement les eaux qui font fondre les glaces, mais aussi les coeurs des résidents du bassin versant de la rivière Petitcodiac qui viennent profiter du soleil et de la chaleur printanière pour se promener le long de ses berges.

Au printemps, nous assistons au spectacle de la nature qui reprend vie. C’est une occasion idéale de constater à quel point notre rivière soutient toute une diversité de vie animale et végétale. Voici quelques signes du printemps que vous avez surement constatés.

Inondations sur les terres humides

Cette année a été particulièrement marquée par des inondations sévères. Lorsque l’hiver débute plus tôt que d’habitude et qu’il y a un réchauffement en janvier (comme ce fut le cas cette année), il y a souvent pour résultat une inondation de l’avenue Acadie à Dieppe. Cela est dû au ruisseau Babineau qui a été affecté à tout jamais par la construction de la structure de contrôle en 1968. Plusieurs petits ruisselets l’alimentent et l’eau se rend dans le marais de Dieppe et Chartersville. Dans le passé, le ruisseau Babineau traversait la rue Acadie. La structure de contrôle a modifié la géomorphologie de la rivière Petitcodiac, contribuant à boucher graduellement l’embouchure du ruisseau. Avec la fonte printanière, la crue des eaux remplit souvent le marais et inonde la route.

Lorsque la neige fond, le ruissèlement s’écoule sur un cours d’eau ferme, et il faut souvent prendre de grands moyens pour assurer que l’écoulement des eaux du ruisseau Babineau soit réussi. Ces photos montrent la municipalité de Dieppe en train de creuser un chenal d’évitement.

Le marais Halls, au nord de la rivière Petitcodiac, est lui aussi souvent inondé à l’arrivée du printemps. 
Le ruisseau Halls a deux bras nommés Ouest et Nord. Dans le passé, le bassin Halls était vierge, mais le développement économique a favorisé la construction de digues, routes et édifices. Pendant de fortes pluies, il y a souvent des inondations, car avec toute cette construction, l’éponge naturelle de la terre n’est plus capable de fonctionner comme elle se doit.

Ainsi, le chemin Crowley Farm est devenu une cible pour les inondations lors des fontes et fortes pluies. La route fut construite dans le début des années 1980. Auparavant, il n’y avait pas de remblai le long de la route Connaught et le terrain de baseball faisait partie du marais proprement dit. Le pont au-dessus du ruisseau Halls a nécessité une bretelle d’entrée et de sortie. L’excès de terre de construction a été mis comme remblai. Il y a toujours un prix à payer quand on remplit une terre humide.

Inondation du marais Halls. Il y a toujours un prix à payer quand on remplit une terre humide.

Les poissons se frayent un passage et les oiseaux font leurs nids.

Un signe plus positif de l’arrivée du printemps est les poissons qui se frayent un passage dans les 5 grandes rivières en amont de la structure de contrôle de la rivière Petitcodiac. Les Cormorans à aigrettes sont un indicateur qu’il y a du poisson dans la rivière et qu’elle se porte donc bien. En aval de la structure de contrôle, il y a toujours des oiseaux opportunistes qui s’alimentent d’une bonne pêche d’éperlans ou d’aloses ou même d’anguilles et de lamproies. En amont, les Pygargues à tête blanche se réunissent pour se nourrir des poissons refoulés par les marées de la rivière Petitcodiac.

Cormorans à aigrettes qui se nourrissent de poissons – un signe que la vie va bon train dans la rivière.

Pygargues à tête blanche. Ce grand oiseau se nourrit d’autres espèces d’oiseaux (goélands, canards) et de petits animaux (rat musqué). Il est aussi un très bon pêcheur.

Les Bernaches du Canada ont été introduites dans la région vers la fin des années 90 et font maintenant partie de l’écosystème durable du bassin versant de la rivière Petitcodiac. Au printemps, on observe une migration de quelque 125 Bernaches du Canada qui viennent faire leurs nids.

Bernaches du Canada qui font leur nid. Ici, un mâle porte un regard attentif autour de lui pour protéger sa femelle.

Plusieurs autres oiseaux font leur apparition au début du printemps. Mentionnons, entre autres, le Grand Harle, le Morillon à collier, le Grand Héron, les merles, les bruants, le Carouge à épaulettes, etc. Le retour des oiseaux fait le bonheur des résidents qui aiment bien entendre leurs chants.

L’apparition du Chardonneret jaune est un bon signe que le printemps est arrivé.

Les animaux sortent en grand nombre

En plus des oiseaux, il y a aussi des rats musqués, des renards roux, des chevreuils et même parfois des orignaux que nous pouvons constater le long des berges de la rivière.

Une hutte à castors construite tout près du projet de restauration du ruisseau Humphreys. Les castors ont un rôle important à jouer quant à la régénération de la forêt.

Même avec un grand territoire et une abondance de petits mammifères, les conditions météologiques affectent la chasse du renard roux. Lorsqu’on voit le renard roux se promener à la fin février, on peut anticiper que le printemps est tout près.

Le marais reprend ses couleurs.

Le printemps, c’est aussi la régénération des arbres et les plantes. Les fleurs font vite leur apparition et leur fleuraison attire les insectes et les petits oiseaux. Les feuillus bourgeonnent avec leurs nouvelles couleurs : jaune, orange, rouge et vert.

Des chatons d’aulne. Un des premiers indicateurs que le printemps est de retour.

Plante vivace, souvent connue sous le nom de « fleur de mai ».

La saison du cyclisme et de la randonnée commence

Enfin, le soleil et le beau temps font sortir les jeunes et adultes avec leurs bicyclettes le long du sentier de l’Étoile qui longe la rivière Chocolat, un lieu idéal pour faire du vélo. Pour les résidents du bassin versant de la Petitcodiac, une promenade à pied ou en vélo le long du sentier permet de voir bien des signes du printemps mentionnés dans ce blogue. De plus, ils ont parfois la chance d’y voir le mascaret déferler avec toute son ampleur, ses eaux maintenant libérées des glaces de l’hiver.

Bon printemps !

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CINDY ROY ENCHANTE LES JEUNES LECTEURS AVEC FÉELI TOUT, LA FÉE DES MARAIS DE LA RIVIÈRE PETITCODIAC

Texte : Nathalie Landry
Corrections : Monique Arsenault
Photos et vidéo : Georges Brun et Cindy Roy avec contributions de Rachel Richard-Léger
Musique : Monique Poirier
Un grand merci à :  Catherine, Rachelle et Éliane Desjardins

« Lire, c’est s’abandonner à l’imaginaire… D’après moi, c’est l’un des plus grands plaisirs de la vie. »

C’est cette passion que Cindy Roy transmet aux jeunes enfants. Cette auteure qui habite à Dieppe a publié une série de mini-romans (i-Fée et Fée Planchette aux éditions Boomerang) fort populaire auprès des jeunes lecteurs et lectrices francophones. Le personnage central ayant inspiré cette série, qu’elle prend plaisir à incarner, est Féeli Tout, une fée conteuse qui fait fureur chez les enfants comme chez les adultes.

Mais qui l’aurait cru ? C’est la rivière Petitcodiac qui est source d’inspiration pour Féeli Tout ainsi que toutes les histoires fabuleuses de Cindy. Car Féeli Tout, c’est une fée qui habite le marais de la rivière chocolat.

« Quand on a ouvert les portes des écluses, j’ai vu le mascaret reprendre vie », se souvient Cindy.  « Et étrangement, ce fut en même temps que je reprenais vie, que je me découvrais comme écrivaine et conteuse. La rivière redevenait elle-même. C’est comme si elle m’avait donné le courage de simplement être MOI, de suivre mon cœur. »

«  Je me suis permise d’aller au marais souvent les trois dernières années. Je me retrouve là. C’est là que je me suis rencontrée, découverte comme écrivaine et conteuse. »

Elle dit avoir vécu plusieurs moments magiques et révélateurs auprès des berges de la rivière.

« Chaque fois que je me promène le long de la rivière, j’ai de l’inspiration. Je me suis dit que je voulais absolument écrire quelque chose qui se passe ici, avec la rivière Petitcodiac en vedette. »

Cindy est originaire du petit village Charlo dans la région Chaleur du Nouveau-Brunswick. Elle demeure à Dieppe depuis 20 ans. Enseignante de formation et mère de trois enfants, elle habite dans une maison à deux pas d’un accès au sentier qui longe la rivière. Elle ne savait pas que la présence de la rivière, si proche, et de son mascaret allait avoir une si grande influence sur sa vie.

« Pendant longtemps, j’ai eu ma table de travail qui donnait sur le marais. D’ailleurs, j’ai toujours été très attirée envers la rivière. Dès ma première année d’université, quand je suis venue à Moncton pour étudier, le bord de la rivière chocolat est devenu mon refuge. C’est là que j’allais pour lire ou réfléchir. Tout près de cette rivière, je me sentais calme et en paix. »

« Quelques années passées, j’ai entamé un projet de collecte de fonds pour une amie atteinte de la sclérose en plaques. Je m’étais donné le but de faire 20 km de vélo par jour pour chaque 20 $ de don. Le soir, j’écrivais un blogue sur mes aventures et ce que j’avais vu sur mon chemin. J’ai fait du vélo pendant 40 jours. J’ai vu le printemps arriver et transformer le paysage le long de la rivière. J’ai constaté à quel point c’est vivant. C’est cette expérience – ainsi que la rivière – qui m’ont fait réaliser à quel point j’aimais écrire et que je voulais faire de l’écriture ma vie. »

Cindy prit une année sabbatique pour se consacrer à l’écriture. C’est ainsi qu’en 2012, elle incarna pour la première fois Féeli Tout dans des salons de livres et spectacles divers pour les enfants.

«  Quand je raconte des histoires aux enfants, déguisée en Féeli Tout, je commence toujours par leur dire : Je suis Féeli Tout et j’habite dans le marais près de la rivière Chocolat. J’ai fait des présentations un peu partout, alors on entend parler de la rivière Petitcodiac au Québec, en Ontario… Notre rivière est plus connue qu’on le croit ! Une jeune fille m’a même déjà dit : Moi, j’veux voir la rivière chocolat… pis ton marais magique plein d’livres! Tu peux m’emmener avec toi sur tes ailes ? »

Qu’est-ce qui rend la rivière Petitcodiac si propice à l’inspiration pour cette artiste ?

« C’est un endroit paisible et en même temps rempli de vie et d’énergie. La vague du mascaret me surprend toujours, on dirait que c’est comme un signe pour moi, presque chaque fois que je sors, même sans porter attention aux heures des marées, le mascaret est là. La vague m’apporte de l’énergie. Quand je marche ou roule près de la rivière, les idées coulent. »

Comme bien des gens qui aiment profiter de ce beau lieu, Cindy croit fermement en l’importance de protéger l’environnement. « Il faut en prendre soin, notre rivière. Et la laisser évoluer comme elle a besoin. »

« C’est ma rivière. Elle fait partie de moi, tout comme mes personnages qui y habitent. »

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LA RIVIÈRE EN AMONT CONTINUE DE SE RÉTRÉCIR, MALGRÉ L’OUVERTURE DES ÉCLUSES.

Par Georges Brun, Patrouilleur officiel des Sentinelles Petitcodiac
Correction: Monique Arsenault

Saviez-vous que le mascaret se meurt à Turtle Creek ?

Lors d’une visite en hiver à l’embouchure de la rivière Turtle Creek qui rejoint la rivière Petitcodiac, il est possible de constater la distance entre 4 ou 5 marées successives, indiquées par les brisures transversales dans les glaces. Ces brisures indiquent l’endroit où le mascaret de la rivière Petitcodiac se termine. Le mascaret qui se fraye un passage sous le pont-chaussée et à travers sa structure de contrôle atteint des endroits différents en amont selon la force des marées quotidiennes. Les brèches dans la glace sont le résultat de la pression de l’eau sous la glace qui la fait lever. Vous pouvez constater une de ces brisures dans la photo ci-dessous indiquant l’endroit où un mascaret s’est terminé.

La question que j’aimerais vous lancer est la suivante : si l’on remplaçait complètement la structure de contrôle des marées et le pont-chaussée reliant Moncton et Riverview au complet par un pont, est-ce que le mascaret se terminerait plus loin ?
Les écluses ne sont pas assez élevées.

La structure de contrôle des marées située sous le pont-chaussée reliant Moncton et Riverview a été construite entre 1966 et 1968.

Cette section du pont-chaussée fait partie de la terre ferme et non de la rivière proprement dite. Elle a été en fonction jusqu’en avril 2010 lorsque la Cour a décidé que la province devait ouvrir les écluses pour favoriser la migration des multiples espèces de poissons et faciliter un écoulement plus naturel.

Quoique la rivière se porte de mieux en mieux depuis l’ouverture des écluses et s’agrandit pour retrouver son écoulement naturel en aval, elle se rétrécit de plus en plus en amont. La structure de contrôle des marées contribue à ce problème.

Voici pourquoi:

Le niveau de l’eau munie de sa couche de glace peut être très élevé pendant la période hivernale, à marée haute. Il ne faut pas oublier que le passage des eaux de la rivière et son cycle d’écoulement sont influencés par les fontes, les fortes pluies et les variations locales et régionales de la température.

Les écluses de la structure de contrôle sont partiellement ouvertes. Elles pourraient l’être encore plus. Vous pouvez voir la hauteur des portes dans la photo ci-dessous, prise à marée basse.

Les écluses pourraient être ouvertes d’au moins un mètre de plus.

Actuellement, lors des fortes marées hivernales et printanières, les glaces se heurtent aux portes des écluses de la structure de contrôle et n’arrivent pas à s’y frayer un passage adéquat.

La structure de contrôle agit comme un entonnoir.

La structure de contrôle ne dépasse guère les 50 mètres de largeur alors que la rivière en aval est environ 400 mètres de large. Imaginez tout ce volume d’eau qui essaye de se frayer un passage dans cet espace rétréci! La structure de contrôle agit alors un peu comme un entonnoir, réduisant le débit de la rivière et l’empêchant de couler le plus naturellement possible.


Sans le passage des glaces et d’un volume adéquat d’eau, la rivière continue de se rétrécir en amont.

Le passage des glaces est important pour le processus de drainage et d’érosion naturelle qui doit avoir lieu dans la rivière. Sans ce processus, la rivière se rétrécit en amont. Dans la photo ci-dessous, on peut voir que la rivière devient de plus en plus étroite dans les environs de Riverview, là où était auparavant le lac artificiel. En hiver, les dépôts de sédiments s’accumulent et gèlent, nécessitant encore plus de chaleur et de volume d’eau pour éroder le tout.

Des dépôts de gravier en amont.

Enfin, notez l’accumulation de gravier tout près de la structure de contrôle, laissée par les glaces qui ont fondu. L’accumulation de gravier se fait quand la couche de glace et les eaux n’arrivent pas à se frayer un passage complet de l’autre côté de la structure de contrôle, sous le pont-chaussée, et qu’elles sont ainsi refoulées, déposant leurs sédiments le long des berges de la rivière.

La solution : enlever la structure de contrôle.

L’ouverture des écluses en 2010 a certes beaucoup aidé la rivière à retrouver son écoulement naturel. Toutefois, je suis d’avis que les écluses de la structure de contrôle pourraient être levées encore plus haut pour laisser passer un plus grand volume d’eau. J’ose aussi espérer qu’un jour  nous pourrons enlever au complet la structure de contrôle et le pont-chaussée pour les remplacer par un pont d’une hauteur adéquate. Ainsi, le mascaret pourrait continuer son cheminement beaucoup plus loin que Turtle Creek. De plus, avec le temps, l’érosion naturelle par la rivière et ses fortes marées aiderait à élargir la rivière en amont dans les environs de Riverview, là où était le lac artificiel auparavant. Nous pourrions ainsi profiter de la beauté et de la santé de notre rivière, grande, large et majestueuse, ayant repris sa gloire d’antan.

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GEORGES BRUN : UN BÉNÉVOLE DÉVOUÉ DE SENTINELLES PETITCODIAC DONT LE TRAVAIL VISE À PROTÉGER LA RIVIÈRE.

Texte : Nathalie Landry
Correction: Monique Arsenault
Photos et vidéo : Nathalie Landry, Georges Brun, Mario Cyr, Brian Branch
Musique : Rocket Culture

Vous l’avez peut-être vu errer le long des berges de la rivière Petitcodiac, prendre des photos, avec son goretex, ses lunettes fumées et sa casquette. Vous vous êtes peut-être demandé de qui il s’agit, qu’est-ce qu’il documente, et pourquoi une personne voudrait s’aventurer si près de la rivière, surtout en hiver, quand il fait si froid. En effet, Georges Brun est depuis longtemps un bénévole dévoué des Sentinelles Petitcodiac. Il est passionné de la rivière et la connaît de plus en plus à chaque sortie.  Patrouilleur officiel pour les Sentinelles Petitcodiac, il s’engage à observer et à documenter la rivière et tout ce qui se passe près d’elle afin de dissuader les pollueurs potentiels et d’assurer que la santé de la rivière puisse continuer à s’améliorer.

Un fier résident de Moncton depuis sa naissance, Georges a grandi dans le vieux quartier de Parkton et a étudié à l’Université de Moncton. Grand amateur de plein air, il a même étudié les techniques de gestion de l’eau et il a été l’un des principaux acteurs du mouvement pour mettre de la pression sur la province afin d’ouvrir les écluses du pont-chaussée en 2010. Il demeure l’un des plus grands défenseurs de la rivière.

« J’avais 4 ou 5 ans la première fois que j’ai vu le mascaret. Ça a eu grand impact sur moi. La rivière est vraiment un emblème culturel pour notre région. J’ai toujours été un peu environnementaliste. Dans le passé, nous avons très mal géré nos cours d’eau. Par exemple, je me souviens de l’époque où les égouts se vidaient dans divers ruisseaux de la région. J’étais très inquiet quand ils ont construit le pont-chaussée, je savais que cela ne serait pas bon pour la rivière. »

Soucieux de la qualité de l’eau, Georges fut l’un des membres fondateurs de l’Alliance du bassin versant de la Petitcodiac en 1996. Le groupe a mis en place plus de 40 stations de surveillance de la qualité de l’eau douce et salée dans les bassins des rivières Petitcodiac et Memramcook. Ses connaissances ont fait de lui un allié de Daniel LeBlanc ainsi que d’autres gens partageant les mêmes préoccupations environnementales, qui ont formé l’organisme Sentinelles Petitcodiac Riverkeeper en 1999 afin de mener à bien les efforts de restauration et de protection de la rivière Petitcodiac. Il se souvient à quel point la situation était alarmante.

« Les stocks de poissons étaient en baisse. Les saumons ne pouvaient plus continuer leur parcours migratoire en raison du barrage, et donc les pêcheurs à Salisbury avaient commencé à remarquer qu’il n’y avait plus de poissons dans leur région. Chaque année, la rivière devenait de plus en plus étroite, car le barrage arrêtait le processus naturel d’érosion de la boue par les marées. À un moment donné, j’ai pris une photo d’un groupe de hérons dans la rivière près de la structure de contrôle des marées. Le chenal de la rivière était si étroit et si peu profond à cet endroit-là qu’ils étaient presque coincés dans la boue. C’était effrayant de voir à quel point le niveau de l’eau était rendu bas. Et le mascaret était devenu, comme vous le savez, si minuscule que les gens l’appelaient le total bore. »

Le chenal de la rivière Petitcodiac était devenu très étroit et peu profond, surtout à marée basse. (Photo prise en 2001.)

Georges a commencé à documenter tout cela il y a bien longtemps et ses photos montrent bien l’évolution de la rivière. Il est heureux de voir la rivière retrouver sa splendeur depuis l’ouverture des écluses. Les gens ne réalisent pas qu’elle maintient un important écosystème, dit-il.

« Je vois beaucoup d’animaux près de la rivière : des cerfs, des renards, des castors, des tortues, toutes sortes d’oiseaux et de nombreuses espèces de poissons. Puis, les marées sont importantes pour le climat de la région. Dans le passé, quand j’étais enfant, il y avait souvent du brouillard. L’eau froide a un effet de refroidissement sur la région lors des soirées chaudes de l’été. On commence maintenant à voir plus de brouillard à nouveau, car la rivière a retrouvé un peu de son écoulement naturel. La rivière érode lentement ses berges et elle devient ainsi plus large comme auparavant. Je vois aussi les gens aimer et apprécier la rivière beaucoup plus. »

Il nous avertit néanmoins qu’aussi longtemps que le pont-chaussée restera en place, la structure de contrôle des marées empêchera l’écoulement naturel au complet de la rivière. Si l’ampleur du mascaret n’arrive toujours pas à se propager de l’autre côté des écluses de la structure de contrôle, la rivière risque de continuer à devenir plus étroite là où il y avait le lac artificiel.

De plus, la pollution et le développement urbain risquent de nuire à l’état actuel de la rivière.

« Il y a toujours ceux qui privilégient le développement à tout prix. Lorsque le pont-chaussée a été construit, la rivière est devenue plus étroite, et nous avons sous-estimé nos limites quant aux ouvrages de construction. Maintenant que la rivière retrouve son écoulement naturel et devient plus large, j’espère qu’on va en tirer une leçon et réaliser l’importance de respecter la nature quand on décide de construire des bâtiments, des routes et des égouts. Bien que les bénévoles comme moi et des gens comme Terry Hebert, Roger Dubois et Ernest Arsenault, qui se soucient de la rivière, fasse de la surveillance et travaillent sur des projets de restauration, nous ne pouvons pas être partout à la fois et nous ne pouvons pas toujours arrêter des projets  immobiliers qui ont des impacts négatifs. »

Georges Brun a pris plusieurs photos d’animaux dans la rivière et le long de ses berges, comme cet harfang des neige, grand corbeau et renard roux (hiver 2014).

Il demeure cependant optimiste. « Mon but est d’alerter les gens à ce qui se passe, de dissuader les pollueurs potentiels et contrer le développement urbain qui ne respecte pas nos cours d’eau. Je veux aussi que les écluses restent ouvertes et qu’un jour, l’on puisse remplacer la structure de contrôle et le chemin par un pont afin de permettre à notre précieuse rivière de vraiment retrouver sa gloire d’antan. »

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NOTRE VISION POUR LE RUISSEAU HUMPHREYS : UN HABITAT SAIN POUR TOUS LES POISSONS ET LES ANIMAUX, ET UN BEL ENDROIT QUE LES RÉSIDENTS PEUVENT FRÉQUENTER DANS LE CENTRE URBAIN DE MONCTON.

Texte : Nathalie Landry, Sentinelles Petitcodiac
Correction : Monique Arsenault
Photos : Sentinelles Petitcodiac, Charles LeGresley, Georges Brun

Pendant de nombreuses années, Sentinelles Petitcodiac a mené des recherches et mis de la pression sur la Ville de Moncton pour enlever un barrage abandonné sur le ruisseau Humphreys.

Situé dans l’est de Moncton, le ruisseau Humphreys se trouve dans le sous-bassin hydrographique du ruisseau Halls, qui fait partie du grand basin versant de la rivière Petitcodiac (2 071 km2). Cet important cours d’eau douce aide à préserver la biodiversité de notre région en servant d’habitat à diverses espèces de poissons, d’amphibiens, de plantes aquatiques, d’invertébrés et de micro-organismes. Cet habitat assure également un approvisionnement en eau et en nourriture pour toute une variété d’animaux.

Un barrage d’une hauteur de 4.7 mètres et d’une longueur de 9.1 mètres avait été construit au début du siècle dernier pour alimenter en électricité le moulin Humphreys (situé sous le vieux pont du chemin Mill à Moncton). L’usine ayant fermé ses portes depuis longtemps, le barrage était inutilisé et à l’abandon. Le barrage ne jouait donc plus aucun rôle économique ou social depuis le début des années soixante-dix. L’usine textile ayant cessé de fonctionner depuis longtemps, le bassin de retenue du barrage était rempli de sédiments et de débris. La tradition orale micmaque affirmait que le ruisseau et ses tributaires avaient historiquement été des lieux de frai pour le saumon de l’Atlantique. Ainsi, nous étions convaincus que le saumon remontait probablement le ruisseau avant que ne soit construit le barrage.

Quand la Ville de Moncton a démantelé le barrage en 2013, cela a permis au ruisseau Humphreys de retrouver son écoulement naturel. Le démantèlement du barrage ainsi que la première phase du projet ont eu lieu au cours du printemps et de l’été 2013, permettant ainsi de rétablir le passage naturel des poissons sur plus de 9km.

Pour commencer le projet de restauration, nous avons mené une étude des sites de restauration et de plantation. Une liste d’arbres indigènes à être plantés a été créée et nous avons estimé les quantités d’arbres en fonction des zones de revégétation. De nombreuses photographies des débris et de l’érosion ont été prises pour nous permettre d’évaluer le travail qui devait être accompli. Compte tenu des signes évidents d’érosion, la bio-ingénierie des sols et des méthodes de stabilisation des berges biotechniques ont dû être planifiées.

Suite au plan de restauration primaire, le risque de danger a été évalué selon l’endroit où le travail devait être effectué. Des approbations et des lettres de consentement furent signées par les propriétaires des terrains concernés et des cartes géographiques furent obtenues. Nous avons également obtenu un permis de modification d’un cours d’eau et d’une terre humide du ministère de l’Environnement du Nouveau-Brunswick.

Nous avons mis au point des partenariats avec la Ville de Moncton, des entreprises locales, des écoles ainsi qu’avec des collaborateurs et bénévoles. Nous avons signé des contrats avec des spécialistes de la restauration et des entrepreneurs, puis nous avons commandé des arbres et des semis.

La deuxième phase du projet a donc commencé au cours de l’automne 2013 avec le nettoyage des débris accumulés dans l’eau du ruisseau et sur ses berges : planches de bois, pneus, morceaux de métal, béton et déchets. Des arbres indigènes ont été plantés afin de stabiliser et restaurer les berges. De plus, des structures biotechniques de stabilisation des berges ont été construites dans les zones de ruissellement où l’érosion est sévère.

Le succès de ce projet est déjà visible aujourd’hui. Il sera intéressant de voir les changements au cours des prochaines années alors que les arbres auront grandi, les problèmes d’érosion seront devenus imperceptibles et la rivière coulera librement. Un habitat sain pour tous les poissons et animaux, et un bel endroit que les résidents peuvent fréquenter dans le centre urbain de Moncton.

Nous espérons que vous allez aimer les images suivantes de cet important projet de restauration. Nous sommes très reconnaissants envers nos partenaires ainsi qu’envers la communauté pour leur soutien continu à notre travail.

Ici, nous pouvons voir des photos avant, durant et après le démantèlement du barrage du ruisseau Humphreys. La Ville de Moncton a démantelé le barrage au mois d’août 2013.

Beaucoup de débris (planches de bois, gros pneus et débris industriels) étaient visibles dans l’eau et sur les berges du ruisseau Humphreys avant le début des travaux de restauration.

De l’équipement lourd de Tri-Province Enterprises, l’un des partenaires du projet de restauration, fut nécessaire pour retirer les objets du ruisseau Humphreys. Au total, au-delà de 20 000 lb de débris furent enlevées le long de 500 mètres du ruisseau.

Incroyable ! Tout cela n’est maintenant plus dans le ruisseau !

Ces photos montrent bien l’érosion des sols avant les travaux de restauration.

Le bénévoles de Sentinelles Petitcodiac à l’action ! Voici la construction des structures biotechniques de stabilisation des berges. Ces structures furent construites en utilisant des morceaux d’arbres (saules et des osiers rouges).

Après la construction. Ces structures vont contrer l’érosion des sols.

Les berges du ruisseau Humphreys avant la plantation d’arbres.

Plantation de plus de 1 700 arbres le long des berges du ruisseau Humphreys. Parmi la variété d’espèces plantées, on compte entre autres des bouleaux blancs, merisiers, érables argentés, ormes d’Amérique, pins blancs, épinettes rouges, sapins baumiers, amélanchiers, peupliers baumiers, cornouillers stolonifères, saules, peupliers faux-trembles, aubépines, reines-des-prés, sureaux et cerisiers à grappes.

Une des meilleures parties du projet fut les nombreuses activités de sensibilisation du public. Ici, nous voyons la plantation de petits arbres avec l’aide des élèves de l’école Champlain.

Vue des berges après la plantation d’arbres.

Ce projet a été réalisé grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada, de la Fondation pour la conservation du saumon de l’Atlantique, du projet Eau Bleue RBC, du Conseil de l’environnement marin du golfe du Maine, de Tri-Province Enterprises, d’Encorp Atlantique et de la Ville de Moncton.

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MELVIN PEREZ : UN FIER PIONNIER DU SURF SUR LE MASCARET.

Texte : Nathalie Landry
Correction: Monique Arsernault
Photos et vidéos : Georges Brun et Charles LeGresley, avec contributions de Melvin Perez.
Musique : Les Païens

Melvin Perez avec le président des Sentinelles Petitcodiac, Pierre Landry.

Melvin Perez, un résident de Moncton natif du Costa Rica, a une relation tout à fait particulière avec la rivière Petitcodiac. Il a vu sa puissance et sa beauté d’un point de vue que plusieurs résidents de la région n’ont jamais eu la chance d’avoir.

De l’intérieur.

« Ça donne une toute nouvelle perspective de la ville. On se sent comme si on est dans un canyon en regardant les berges et la boue. On sent vraiment la puissance des vagues. La rivière est vivante. »

Melvin a été l’un des pionniers à faire du surf sur le mascaret de la rivière Petitcodiac. Passionné du surf dans son pays d’origine, il est arrivé à Moncton en 2012 et a tout de suite été intrigué par notre mascaret.

« Ma femme est originaire du Nouveau-Brunswick et nous avions vécu ensemble au Costa Rica dans un petite ville au bord de la mer appelée Tamarindo pendant près de 11 ans. Après un certain temps, elle s’ennuyait de son chez-soi. Nous avons donc décidé de déménager à Moncton. Au début, je m’ennuyais bien du surf, c’était une grande partie de ma vie. Je savais qu’il y avait une rivière ici et qu’il y avait des marées, mais je n’ai découvert le mascaret que plus tard, un jour où je roulais à vélo sur le sentier à côté de la rivière et que j’ai vu une vague déferler à la même vitesse que moi. J’ai pensé « Oh mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est ? ». J’ai donc appris au sujet du mascaret. J’étais très excité et j’ai commencé à dire à tout le monde qu’il y avait un potentiel pour faire du surf sur cette vague. Pourquoi n’y avait-il pas de gens qui en faisaient ? »

Bien entendu, les gens lui ont dit que son idée était folle. Il pourrait se coincer dans la boue. L’eau était polluée. Etc.

Melvin fut donc découragé et comme il était barman au Château Moncton, il a dû se contenter de tout simplement regarder les vagues du mascaret déferler devant son lieu de travail chaque jour. Il demeura toutefois fasciné par ce phénomène qui lui apportait un peu de familiarité et de réconfort dans sa nouvelle ville d’adoption.

« C’est une drôle de coïncidence. Me voici dans ma nouvelle ville, travaillant à côté de la vague qui déferle, tout comme je l’étais au Costa Rica, travaillant à côté des vagues de l’océan. »

Ainsi va le destin. C’est en raison de son boulot « à côté de la vague » que Melvin a rencontré en juillet 2013 les surfers californiens JJ Wessels et Colin Whitbread.

« Une soirée, j’ai vu ces gars arriver avec des planches de surf à l’hôtel. Je suis immédiatement allé à leur rencontre et leur ai demandé s’ils se dirigeaient vers Halifax pour faire du surf à Lawrencetown. Ils m’ont dit que non, ils étaient effectivement à Moncton pour faire du surf sur la vague ici. »

Intrigué, Melvin décida de sauter sur l’occasion.

« Je savais que je ne pouvais pas remonter l’ensemble des 29 kilomètres avec eux. Je n’avais pas fait du surf depuis longtemps et je n’étais pas prêt pour cela. Donc, j’ai décidé de commencer près du Château Moncton et d’attendre le mascaret à cet endroit là. »

Il dit que sa première expérience a été incroyable. Le mot s’était répandu et il fut surpris de voir tout un public sur les berges quand il se dirigea vers la rivière le lendemain.

« J’avais beaucoup d’adrénaline. Il y avait tellement de gens qui nous regardaient. Lorsque la première vague est arrivée, j’étais tellement nerveux que je suis tombé. À ma gauche, je pouvais voir la grosse vague à côté de moi avec les surfeurs californiens et les sea-doos. C’était tout simplement incroyable. »

Melvin était mordu. Il revint sur la rivière au cours de la semaine et continua à surfer le mascaret les semaines et mois suivants, même après que tous les autres surfeurs aient quitté la ville.

« Il y a des mois où j’étais sur la rivière plusieurs fois et des mois où je l’étais moins. Des fois, j’avais toute la rivière à moi-même. Parfois, je voyais des gens en vélo ou à pied le long du sentier et ils s’arrêtaient pour me saluer, m’applaudir et m’encourager. Certaines personnes voulaient même prendre des photos avec moi. C’est un sentiment agréable de voir les gens se rendre compte que leur rivière est très vivante. »

Melvin a surfé sur le mascaret au total 43 fois, essayant à chaque fois de demeurer sur sa planche plus longtemps.

Selon Melvin, surfer le mascaret est très différent que surfer les vagues de l’océan. Voilà ce qui fait l’attrait de notre rivière pour la communauté du surf.

« Cette vague est différente. Tout d’abord, on sait à quelle heure elle vient, de sorte que l’on peut se préparer à l’avance. Mais on ne sait jamais quelle amplitude elle va avoir. L’adrénaline que l’on ressent est incroyable, parce qu’il n’y a qu’une seule vague et on ne veut pas la manquer. »

Il prévient que surfer le mascaret n’est pas pour les novices.

« Parfois, la vague n’est pas très haute. Il faut être prudent. J’ai vu des roches, du bois, des déchets et des objets en métal. J’ai coincé mon pied entre des roches en essayant d’accéder à la rivière et d’en sortir. Le courant peut être très fort et il ne s’arrête jamais. Il faut savoir où on peut quitter la rivière en toute sécurité. Ce n’est pas un endroit pour apprendre à faire du surf. »

Il voit l’intérêt qui renaît pour la rivière Petitcodiac par le biais du surf comme une bonne chose et espère que la ville poursuivra les travaux sur la restauration de la rivière de sorte que cette dernière puisse couler librement comme avant et que l’on puisse améliorer la  qualité de l’eau. Il espère également que la rivière ne finira pas par être trop achalandée.

« La rivière est maintenant une grande partie de ma vie à Moncton. C’est une belle merveille que nous avons ici. Je suis très en colère quand j’entends des gens dire du mal de la rivière, l’appelant sale et des choses comme ça. « Ne parlez pas de la rivière comme ça », leur dis-je. Quand on a vu sa puissance, on en a une toute nouvelle appréciation. »

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LE 40E SURF DE MELVIN PEREZ SUR LE MASCARET DE LA PETITCODIAC

MONCTON (le 4 décembre 2013) – Une série de très bons mascarets sont prévus cette semaine.  Le jeudi 5 décembre 2013, Melvin Perez, résident de Moncton originaire du Costa-Rica, descendra son 40e mascaret sur la vague prévue à 11 h 12. Le départ aura lieu derrière le restaurant Little Caesars au 18, rue Champlain, à Dieppe, en destination du belvédère d’observation de la rivière à Moncton.

Melvin Perez a surfé pour la première fois sur la rivière Petitcodiac le 23 juillet 2013. Si les conditions sont favorables, il espère établir un record personnel annuel de 40 sorties. Il s’agira aussi d’un record mondial de surf sur le mascaret de la Petitcodiac.

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Informations :

Melvin Perez
858-0528 (résidence)
870-4444 (travail après 16 h : barman au Château Moncton)
silvestre_u2@yahoo.com