Les problèmes d’égout menacent également les cours d’eau, dit la Sentinelle
(Moncton, le 20 février 2013) – Les ponts-chaussées, les déversements d’égouts sanitaires, les barrages abandonnés et l’eau de ruissellement des eaux pluviales ont continué d’endommager l’écosystème de la rivière Petitcodiac en 2012, comme c’est le cas depuis des décennies, selon un rapport dévoilé aujourd’hui par Sentinelles Petitcodiac.Ce neuvième rapport annuel des « 10 pires sources de pollution de l’écosystème Petitcodiac » est réalisé par les Sentinelles dans le but de sensibiliser la population aux enjeux environnementaux les plus pressants dans cet écosystème et d’encourager les responsables à prendre les mesures nécessaires pour corriger les torts qu’ils ont faits à l’environnement.Le terme « source de pollution » utilisé dans le rapport des Sentinelles fait référence à des activités entreprises par des individus, des corporations ou des agences gouvernementales ayant eu des impacts négatifs multiples et à long terme sur la qualité de l’eau, l’habitat des espèces, et l’intégrité écologique de l’écosystème Petitcodiac. L’écosystème comprend la rivière Petitcodiac, la rivière Memramcook et la rivière et la baie de Shepody ainsi que leurs affluents.
Les 10 pires sources de pollution
1. Le pont-chaussée Petitcodiac
Les propriétaires/agences responsables
Province du Nouveau-Brunswick
2. L’usine d’épuration des eaux usées du Grand MonctonCommission d’épuration des eaux usées du Grand Moncton
(villes de Riverview,Moncton et Dieppe)
3. Le pont-chaussée Memramcook
Les propriétaires/agences responsables
Province du Nouveau-Brunswick
4. Le pont-chaussée Shepody
Les propriétaires/agences responsables
Province du Nouveau-Brunswick
5. L’empiétement urbain – la destruction de cours d’eau et d’habitats
Les propriétaires/agences responsables
Gouvernements fédéral, provincial, municipaux,
et promoteurs privés
6. Barrage abandonné du Ruisseau Mills
Les propriétaires/agences responsables
Ville de Riverview
7. Barrage abandonné du Ruisseau Humphreys
Les propriétaires/agences responsables
Ville de Moncton
8. Divers barrages et autres obstacles
Les propriétaires/agences responsables
Province du Nouveau-Brunswick, Ville de Moncton
9. Le ruissellement des eaux pluviales
Les propriétaires/agences responsables
Gouvernements fédéral, provincial et municipaux
10. L’exploitation du gaz de schiste et de l’uranium
Les propriétaires/agences responsables
Province du Nouveau-Brunswick
Pour une première fois depuis la publication du rapport en 2002, une des trois plus importantes sources de pollution du bassin versant, soit l’ancien dépotoir riverain de Moncton, a été retirée de la liste des pires pollueurs. Le projet de diversion du ruisseau Jonathan, lié à une ordonnance de la cour de cesser le déversement de lixiviat dans ce cours d’eau, a finalement été complété en mars 2010 au coût de 3 millions $. Cette action faisait suite à une enquête initiée par Sentinelles Petitcodiac en 2000 et un jugement historique et une ordonnance de la cour émise en 2003 obligeant la Ville de Moncton de corriger le problème. La surveillance du site se continuera encore pendant des décennies, mais Sentinelles est satisfait que l’ancien dépotoir ne pose aujourd’hui plus de risques importants à la vie aquatique de la rivière. L’ancien dépotoir figurait au troisième rang de la liste des pires sources de pollution pendant une période de huit ans.
Sur une autre note positive, l’Étape 2 du projet tant attendu de restauration de la rivière Petitcodiac a débuté en avril 2010 avec l’ouverture des vannes du pont-chaussée Petitcodiac. Les résultats des deux premières années du programme d’ouverture temporaire des vannes montrent des améliorations remarquables au niveau du passage du poisson, une réduction des risques d’inondation dans la région et la reprise lente, mais certaine du mascaret.
La Province, par contre, tarde toujours à annoncer ses intentions vis-à-vis l’achèvement de l’Étape 3 du projet. Cette étape, qui exige la construction d’un pont partiel permanent à même le pont-chaussée pour se conformer à la Loi sur les Pêches, devait débuter en 2012 ou 2013. « Pour cette raison, » souligne le président de Sentinelles Petitcodiac Pierre Landry, « le pont-chaussée de la rivière Petitcodiac continue de poser le plus important danger à la santé de l’écosystème et à la qualité de vie dans le bassin versant. »
Le rapport fait également état de nouvelles menaces potentielles avec la proposition d’exploitation à grande échelle du gaz de schiste dans le bassin hydrographique. « Les résidents des communautés de Elgin, Hillsborough et Turtle Creek, où des opérations de forage sont en cour, sont inquiets des impacts que pourrait avoir l’exploitation du gaz de schiste sur leurs réserves d’eau potable, l’écosystème aquatique, la qualité de l’air, leur santé et l’avenir de leurs communautés, » souligne l’auteur du rapport et l’ancienne Sentinelle Daniel LeBlanc. « Des autorités municipales ont également exprimé des inquiétudes vis-à-vis l’impact que pourrait avoir l’extraction à grande échelle de leurs sources d’eau potable, et la gestion des eaux usées et toxiques devant servir au processus d’extraction. »
En résumé, la liste 2012 des sources de pollution dans l’écosystème de la rivière Petitcodiac garde sensiblement le même classement que lors des derniers rapports, sauf en ce qui concerne le retrait de l’ancien dépotoir de Moncton au 3e rang et l’ajout de l’exploitation à grande échelle du gaz de schiste au 10e rang.
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